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Trésors de Lutine
5 mai 2008

Conservateurs, anti-oxydants, stérilisation, conditionnement, etc...

Le sujet du jour m'a été inspiré par des problèmes soulevés de manière récurrente sur différents forums de cosméto...
Autrement dit "comment conserver sa tambouille maison?"

Donc il y a deux phénomènes principaux, qui peuvent se développer avec le temps, et qui menacent votre tambouille : la contamination et l'oxydation.

- La contamination : on parle de germes de manière générale, ce qui inclue des bactéries et des moisissures. Petit rappel de microbiologie : une bactérie est un micro-organisme unicellulaire qui a besoin d'eau et de conditions spécifiques (nutriments, pH, température...) pour pouvoir se développer. Une moisissure est un micro-organisme de la famille des champignons qui va se multiplier en formant des filaments s'il dispose d'eau et de conditions qui lui sont favorables (nutriments, pH, température....). Les deux sont individuellement invisibles à l'oeil nu... mais la colonie peut elle être suffisamment grosse pour être visible.

La stérilisation vise à éliminer en amont un maximum de micro-organismes (en faisant bouillir le matériel 10 minutes, en le passant au four, à l'alcool à 70°C, en utilisant des pastilles à cet effet...). Ceci dit il ne faut pas se leurrer, des micro-organismes il y en a quand même ! Dans l'air, sur nos doigts, sur nos vêtments, dans notre haleine... tout autour de nous... Nous n'avons pas de conditions de travail stériles comme en labo ! Et donc des bactéries, je vous promets qu'il y en a dans votre tambouille, même si vous avez tout stérilisé et tout désinfecté... Mais ce n'est pas grave ! Une bactérie ne représente absolument aucun danger ! Le danger réside dans sa multiplication qui peut être extrêmement rapide, et aboutir à la colonisation de tout le milieu (votre flacon en l'occurence).

Donc en aval, on utilise un conservateur, qui idéalement  est un antiseptique, antibactérien et fongicide, en d'autres termes il empêche les micro-organismes de se développer et de coloniser votre tambouille. Il y en a des naturels, comme l'extrait de pépin de pamplemousse (EPP), certaines huiles essentielles (Tea-Tree) ou encore le Plantaserve Q dont j'ai récemment entendu parler (allez voir chez Brindille pour plus d'information à son sujet).

Cependant si votre préparation est un peu acide (pH 5) cela peut en soi être un bon conservateur, de même si vous laissez votre tambouille au frais, cela freinera la prolifération des germes. Je préconise également l'emploi de flacons pompes : cela évite la contamination par de nouveaux germes à chaque prélèvement.

On notera également que certains ingrédients favorisent la contamination et/ou la prolifération : les poudres en général (notamment la poudre d'amandes, très riches en glucides facilement assimilables, mais il faut penser que beaucoup de poudres végétales n'ont pas été stérilisées) et les gélifiants, qui fournissent également un milieu  riche en glucide, dont nos petits micro-organismes sont friands.

- L'oxydation : Il s'agit de l'action de l'oxygène (ou d'un groupement oxygène à un niveau moléculaire) sur toute chose (ou presque) qui altère ses propriétés physico-chimiques. Par exemple, le fer qui rouille, le cuivre qui devient vert-de-gris, c'est de l'oxydation. Mais une molécule d'ADN qui mute ou une peau qui vieillit peut aussi être de l'oxydation... Dans le cadre de la cosméto, il y a deux phénomènes d'oxydation qui nous intéressent : l'oxydation des huiles et celle de la peau.

Les huiles végétales sont plus ou moins sensibles à l'oxydation : on parle alors d'huiles fragiles (la bourrache, l'onagre, l'argan...) et d'huiles stables (le tournesol, l'olive, le jojoba...). Pour éviter l'oxydation d'une huile, il y a plusieurs précautions à prendre : ne pas la chauffer, ne pas y injecter d'air et ajouter un anti-oxydant liposoluble (= qui se dissout dans l'huile) comme la vitamine E ou les tocophérols. Une huile oxydée sent le rance et peut être cancérigène.

Les autres anti-oxydants dont on entend parler et qui ne sont pas liposolubles (extrait de pépin de pamplemousse, extrait de thé vert, poudres de fruits...) sont destinés à la peau : leur fonction est de capter les radicaux libres (qui peuvent provenir des UV, du métabolisme cellulaire, de toxines...) avant que ceux-ci ne viennent oxyder nos molécules. Dans ce deuxième cas, on assimile anti-oxydant à anti-radicalaire et anti-âge.

Donc en résumé :
- si vous avez une phase aqueuse, il faut prévenir la prolifération des germes. Vos armes pour cela sont : un conservateur (type EPP), garder la tambouille au frais, avoir un pH de 5 ou 5,5, conditionner en flacon-pompe.
- si vous avez une phase huileuse, protéger de la lumière, bien boucher vos flacons pour éviter le renouvellement de l'air et ajouter un anti-oxydant de type vitamine E.

D'autre part, les actifs anti-oxydants (poudre de thé, de fruits...) sont particulièrement préconisés en cas d'ensoleillement, de radiations de manière générale, et de vieillissement de la peau.

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Commentaires
S
Il est super ton article!!<br /> merci de prendre le temps de nous expliquer tout ca!!
C
je mets dans mes dossiers, merci pr cet article :D
M
Merci pour ces précisions, c'est clair et précis!
M
super ce ptit topo sur les conservateur! merci ! c'est super utile!!!
L
pour ce petit récapitulatif ô combien précieux, gentille prof'... j'ai fait une crème tout à l'heure et j'ai essayé de suivre un max de tes conseils... pas de flacon pompe (quelle gourdasse!!!) mais je me suis aménagé un petit coin crèmes dans le frigo et ça a l'air de tenir...<br /> Bizzz
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